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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 11:28

C'est le titre d'un texte drôle et intéressant, publié sur un site camerounais, Cameroonvoice.com, par Pépin Haman Mana, concernant l'"affaire Dieudonné" vue d'Afrique, plus précisément vue du Cameroun. ( http://cameroonvoice.com/news/article-news-13786.html )

De son vrai nom Dieudonné M'Bala, l'humoriste français est en effet d'origine camerounaise. Jusqu'à présent, ses déboires n'ont pas fait beaucoup de bruit en Afrique. Globalement, les quelques Tchadiens avec qui j'en ai parlé montrent plus de sympathie que de réprobation pour l'humoriste, comme on le voit dans l'article suivant - qui d'ailleurs n'envisage absolument pas le fond de l'affaire, c'est-à-dire l'antisémitisme supposé de ses propos.

 

L'article a d'ailleurs été repris sur le site d'Alain Soral, Egalité et Réconciliation, sans doute en raison de cette sympathie et peut-être aussi pour donner un aspect "altermondialiste", avec citations fang à l'appui, à ce qui pourrait rappeler davantage l'extrême-droite française que l'extrême-gauche... un brouillage des pistes à la sauce gombo.  

 

"Au Cameroun, Dieudonné, c’est « une histoire de Blancs qui en veulent à notre frère »

L’affaire dite de Dieudonné n’a commencé que hier mercredi matin au Cameroun, où l’on apprend qu’un certain Dieudonné M’Bala aurait envoyé dans notre pays plusieurs centaines de milliers d’euros en trois ans… Pour une fois que quelqu’un envoie de l’argent au Cameroun, aux fins de le planquer !

En temps normal, ce sont les Camerounais riches qui envoient leurs sous au pays des Blancs afin de le dissimuler.

Du coup, tout le monde s’interroge, pour savoir qui est ce Dieudonné M’Bala dont tous les médias français nous rebattent les oreilles et qui a un patronyme bien de chez nous (M’bala, c’est bel et bien un Ewondo, Beti, seigneur de la forêt, au centre du Cameroun).

Le Robin des bois qui vient de la forêt

Mais qui est donc ce Robin des bois qui prend l’argent des riches pour venir le planquer chez les pauvres ? Au Cameroun, chaque individu s’identifie d’abord par son village, qui est aussi celui de son père et de son grand-père. Le grand-père de Dieudonné, lui, était de Ngomedzap, contrée de la forêt camerounaise reconnue pour la qualité de ses chenilles.

Les délicieuses chenilles de Ngomedzap ont été rendues célèbres par un… humoriste du cru, l’Oncle Otsama. Ce vieux était déjà un marginal, lui qui quitta un jour le village, pour aller s’installer sur les rives du Nyong, le fleuve voisin, à Olama. Ceux qui s’en souviennent disent qu’il partit du village parce qu’il s’y sentait à l’étroit, il le trouvait trop peuplé.

Les gens de Ngomedzap appelleront dorénavant ce marginal qui s’est exilé au bord du fleuve « Longo », appellation en ewondo de ce fleuve que les Français écriront « Nyong ».

« Longo », l’homme du fleuve, donnera donc naissance à un fils, qu’il appellera Dieudonné M’Bala. Ce dernier se retrouvera en France et de ses amours avec une Française naîtra un garçon auquel il donnera le nom de... Dieudonné M’bala.

Fichez-lui la paix !

A l’époque, il n’est pas bien vu de ramener une femme blanche au pays. Dieudonné M’Bala père rentrera donc au Cameroun en laissant en France Dieudonné M’Bala fils et la mère.

Dieudonné M’Bala, l’humoriste français, est très peu connu au Cameroun, le pays de ses ancêtres ewondo. Il a donc grandi de l’autre côté, chez ses autres ancêtres, les Gaulois… Qu’importe ! D’ici, nous voyons bien qu’il tient à ses racines camerounaises : l’entreprise qu’il a créée et dont on dit qu’elle a servi à envoyer ses sous au Cameroun est bien nommée Ewondo Corp…

Perçue d’ici, toute cette agitation autour de Dieudonné n’est qu’une autre « histoire de Blancs qui en veulent à nos frères ». Car fric pompé pour fric pompé, les Camerounais ont bien envie qu’on fasse les comptes, et qu’on regarde par exemple ce que les Français ont pompé du Cameroun depuis 1916, la date où ils chassèrent les Allemands du « Kamerun »…

Au Cameroun, on ne connaissait pas beaucoup Dieudonné. Mais au fur et à mesure qu’on le découvre, on se prend de sympathie pour lui et on a envie de dire à ceux qui sont à ses trousses : « Korgue ma miss ! » (Fichez-lui la paix en langue ewondo)."

Pépin Haman Mana

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