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25 janvier 2014 6 25 /01 /janvier /2014 09:03

 

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Il y a plusieurs N'Djamena. Celui des hôtels de luxe comme le Novotel, celui du centre-ville, celui des chantiers pharaoniques, et celui des quartiers comme ceux-ci où vit la grande majorité des tchadiens.

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Les rues sont un peu vides, très larges et souvent coupées de ruisseaux d'égout ou de tas d'ordures, de poules, d'enfants et de chiens. 

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Parfois, on peut même croiser des chameaux.

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 11:28

C'est le titre d'un texte drôle et intéressant, publié sur un site camerounais, Cameroonvoice.com, par Pépin Haman Mana, concernant l'"affaire Dieudonné" vue d'Afrique, plus précisément vue du Cameroun. ( http://cameroonvoice.com/news/article-news-13786.html )

De son vrai nom Dieudonné M'Bala, l'humoriste français est en effet d'origine camerounaise. Jusqu'à présent, ses déboires n'ont pas fait beaucoup de bruit en Afrique. Globalement, les quelques Tchadiens avec qui j'en ai parlé montrent plus de sympathie que de réprobation pour l'humoriste, comme on le voit dans l'article suivant - qui d'ailleurs n'envisage absolument pas le fond de l'affaire, c'est-à-dire l'antisémitisme supposé de ses propos.

 

L'article a d'ailleurs été repris sur le site d'Alain Soral, Egalité et Réconciliation, sans doute en raison de cette sympathie et peut-être aussi pour donner un aspect "altermondialiste", avec citations fang à l'appui, à ce qui pourrait rappeler davantage l'extrême-droite française que l'extrême-gauche... un brouillage des pistes à la sauce gombo.  

 

"Au Cameroun, Dieudonné, c’est « une histoire de Blancs qui en veulent à notre frère »

L’affaire dite de Dieudonné n’a commencé que hier mercredi matin au Cameroun, où l’on apprend qu’un certain Dieudonné M’Bala aurait envoyé dans notre pays plusieurs centaines de milliers d’euros en trois ans… Pour une fois que quelqu’un envoie de l’argent au Cameroun, aux fins de le planquer !

En temps normal, ce sont les Camerounais riches qui envoient leurs sous au pays des Blancs afin de le dissimuler.

Du coup, tout le monde s’interroge, pour savoir qui est ce Dieudonné M’Bala dont tous les médias français nous rebattent les oreilles et qui a un patronyme bien de chez nous (M’bala, c’est bel et bien un Ewondo, Beti, seigneur de la forêt, au centre du Cameroun).

Le Robin des bois qui vient de la forêt

Mais qui est donc ce Robin des bois qui prend l’argent des riches pour venir le planquer chez les pauvres ? Au Cameroun, chaque individu s’identifie d’abord par son village, qui est aussi celui de son père et de son grand-père. Le grand-père de Dieudonné, lui, était de Ngomedzap, contrée de la forêt camerounaise reconnue pour la qualité de ses chenilles.

Les délicieuses chenilles de Ngomedzap ont été rendues célèbres par un… humoriste du cru, l’Oncle Otsama. Ce vieux était déjà un marginal, lui qui quitta un jour le village, pour aller s’installer sur les rives du Nyong, le fleuve voisin, à Olama. Ceux qui s’en souviennent disent qu’il partit du village parce qu’il s’y sentait à l’étroit, il le trouvait trop peuplé.

Les gens de Ngomedzap appelleront dorénavant ce marginal qui s’est exilé au bord du fleuve « Longo », appellation en ewondo de ce fleuve que les Français écriront « Nyong ».

« Longo », l’homme du fleuve, donnera donc naissance à un fils, qu’il appellera Dieudonné M’Bala. Ce dernier se retrouvera en France et de ses amours avec une Française naîtra un garçon auquel il donnera le nom de... Dieudonné M’bala.

Fichez-lui la paix !

A l’époque, il n’est pas bien vu de ramener une femme blanche au pays. Dieudonné M’Bala père rentrera donc au Cameroun en laissant en France Dieudonné M’Bala fils et la mère.

Dieudonné M’Bala, l’humoriste français, est très peu connu au Cameroun, le pays de ses ancêtres ewondo. Il a donc grandi de l’autre côté, chez ses autres ancêtres, les Gaulois… Qu’importe ! D’ici, nous voyons bien qu’il tient à ses racines camerounaises : l’entreprise qu’il a créée et dont on dit qu’elle a servi à envoyer ses sous au Cameroun est bien nommée Ewondo Corp…

Perçue d’ici, toute cette agitation autour de Dieudonné n’est qu’une autre « histoire de Blancs qui en veulent à nos frères ». Car fric pompé pour fric pompé, les Camerounais ont bien envie qu’on fasse les comptes, et qu’on regarde par exemple ce que les Français ont pompé du Cameroun depuis 1916, la date où ils chassèrent les Allemands du « Kamerun »…

Au Cameroun, on ne connaissait pas beaucoup Dieudonné. Mais au fur et à mesure qu’on le découvre, on se prend de sympathie pour lui et on a envie de dire à ceux qui sont à ses trousses : « Korgue ma miss ! » (Fichez-lui la paix en langue ewondo)."

Pépin Haman Mana

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11 janvier 2014 6 11 /01 /janvier /2014 09:10

Que fait-on à N'Djamena quand on est en vacances à Noël ? On va aux sports d'hiver, c'est-à-dire à la piscine.

 

En décembre, janvier et février, c'est l'hiver sahélien : les températures sont extrêmement froides, ça peut descendre en-dessous de 20°. Il n'est pas impossible de croiser des Tchadiens en doudoune, emmitouflés dans une cagoule. On a très froid.

 

L'air est très sec, un peu pétillant, on a envie de le boire, comme dirait le capitaine Haddock.

 

Quand on plonge dans le bassin, le matin, vers 9 heures, à l'ouverture de la piscine, on est d'abord saisi par la fraîcheur de l'eau, puis, après quelques brassées, on éprouve une délicieuse sensation de pureté, c'est vivifiant, on se sent déborder d'énergie au moins pendant dix longueurs. L'eau est très transparente, d'un bleu parfait, on s'attend presque à y voir flotter des icebergs.

 

Ci-dessous, la piscine du Novotel, bien connue des expats de Ndjamena. C'est la fin de l'après-midi, l'eau est toujours aussi froide mais paraît un peu glauque en fin de journée.

 

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Au-delà de la piscine, on a vue sur le fleuve Chari. C'est un autre monde, celui des maraîchers et des militaires qui surveillent du bord du fleuve la frontière camerounaise.

 

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15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 09:25

A l'heure où le Parlement français vient de voter une loi pénalisant les clients de prostituées, il est urgent de se rendre en Afrique où l'activité, loin d'être pénalisée, semble plutôt fortement encouragée. Je me souviens d'un gardien de la paix de Libreville qui, après je lui eus offert une bière Derrière la Prison (légèrement contraint, il faut bien le dire), m'offrit en remerciement d'aller faire la connaissance de l'une de ses petites soeurs. Il faut il est vrai, nuancer : autant au Gabon ou au Cameroun, un marché informel de la prostitution semble recouvrir la société dans son ensemble, autant, au Tchad, la société présente un hostilité très forte à ce type d'activités - même si d'autres formes d'esclavage sexuel, comme le mariage précoce et/ou forcé, y existent.

 

Mon ami Mohamadou Houmfa a bien décrit la situation :

 

"Pour se rendre de Kousséri, à l’Extrême-Nord du Cameroun, à N’Djaména, capitale tchadienne, il faut environ 15 minutes. Un petit trajet qui sépare pourtant deux mondes très différents. Pour les prostituées camerounaises en tout cas. Depuis que le Tchad a commencé à exploiter le pétrole, elles sont de plus en plus nombreuses à débarquer à N’Djaména. "La plupart des Camerounaises viennent ici pour chercher de l’argent. Elles essaient donc de gagner le maximum possible", déclare Abdelkader, un Tchadien vivant à N’Djaména.

 

"Quand vous avez l’habitude de marcher dans la nuit, vous ne trouverez presque jamais de Camerounaises qui ne se prostituent pas. Elles ont leurs petites activités le jour, mais la nuit tombée ce sont des tigresses", rigole Yves, un autre Tchadien. De quoi convaincre les Tchadiens qui n’ont jamais séjourné hors du Tchad que le Cameroun est un pays où les femmes sont légères. "Quand je partais au Cameroun pour la première fois, j’avais l’impression que les Camerounaises sont toutes faciles et malhonnêtes. J’ai été un peu désillusionné quand je suis arrivé sur place", raconte Abdelkader.

 

Nuits longues et surchauffées
Justement, les Camerounaises ne font pas grand chose pour améliorer leur réputation. A Kabalaye, un quartier de la capitale tchadienne qui abrite la plus forte colonie camerounaise, les nuits sont longues et surchauffées. Des bars essaiment les rues et les Camerounaises y sont bien visibles. Avec leurs tenues suggestives et leurs poitrines volontairement mises en exergue, elles écument ces bars. Alors que les Tchadiennes se montrent réservées, arborant parfois le voile quand elles se rendent dans les auberges de passe, les Camerounaises n’hésitent pas à "attaquer" pour débaucher les clients.

Et leurs tarifs sont très élevés. "Si tu veux passer la nuit avec une tchadienne, tu peux prendre un pot et tu rentres avec elle. Le lendemain, tu lui donnes seulement ce que tu as prévu ; ça peut même être 2 000 francs Cfa. Par contre, une Camerounaise t’exigera un certain montant avant de partir avec toi. Et, elles coûtent très chers. Elles vont même parfois jusqu’à demander 30 000 francs Cfa quand elles sentent que tu es vraiment dans le besoin", avoue un tchadien buvant une bière dans un bar de Kabalaye.

 

Elles prennent des initiatives
Si les Camerounaises sont autant sollicitées par les Tchadiens, ce n’est pas seulement parce qu’elles sont des étrangères et qu’elles suscitent la curiosité. C’est aussi parce qu’au lit, elles prennent des initiatives. "Quand tu prends une Camerounaise et que tu la paies bien, elle essaie de te procurer beaucoup de plaisir. Contrairement à beaucoup de Tchadiennes, elles commencent par des préliminaires. Elles prennent des initiatives. Elles font la fellation et sont plus résistantes. Elles essaient de faire des choses vraiment différentes", avoue un Tchadien.

 

Tout cela fait bien sûr fantasmer. Surtout que les gens font propager la nouvelle selon laquelle les Camerounaises savent s’y prendre au lit. "Beaucoup de gens veulent essayer", avoue Abdelkader. Conséquence, les Camerounaises se retrouvent dans un "marché" où la demande est plutôt élevé. Avec l’exploitation du pétrole, beaucoup d’argent circule. Certains Tchadiens sont donc parfois prêts à payer le prix fort.

 

Cependant, les Tchadiennes sont de plus en plus ouvertes et, elles ne se cachent plus nécessairement sous le voile pour se livrer à cette pratique. La prostitution se répand de plus en plus à N’Djaména. Mais, les Camerounaises continuent de faire rêver."


http://www.rnw.nl/afrique/article/lexode-des-prostitu%C3%A9es-camerounaises

 

 

Il faut bien sûr s'interroger sur l'aspect moral de tout ceci. Ce qui me frappe toujours, c'est de constater à quel point des Français, qui n'iraient jamais s'offrir les services d'une prostituée en France, semblent considérer la chose comme tout à fait naturelle en Afrique. Il est vrai que la commercialisation n'est pas du tout comparable. Autant la vieille prostitution française se présente dans le package infâmant du proxénétisme et de lieux clandestins, autant en Afrique elle semble naturelle et finalement ne ressemble pas du tout à de la prostitution mais à un flirt innocent.

 

Si on rencontre une jeune fille, à Libreville, par exemple, la relation paraîtra parfaitement saine et gratuite même si la fille peut avoir besoin de 20 000 frs pour scolariser son petit frère. Quelques jours plus tard, elle sera toujours aussi disponible et aura toujours besoin de 20 000 frs pour le loyer ou quelque autre raison tout aussi valable. Et, de toute façon, elle n'a pas de revenus ; si ce n'est toi qui l'aide, ce sera donc ton frère. Tu rétorqueras qu'elle n'a qu'à trouver du travail. A Libreville ou à Douala, quel genre de travail une fille de 19 ans pourra-t-elle bien trouver ? Celui de serveuse dans le même bar où tu l'as rencontrée, et avec les 75 euros par mois qu'elle gagnera, le même genre de besoins exigera le même genre de revenus.

 

Au bout d'un certain temps, les Français les plus scrupuleux ou les plus paranoïaques se demanderont si c'est bien leur physique avantageux qui leur vaut une telle disponibilité. Mais, pour la plupart, les hommes incrimineront alors seulement le matérialisme bien connu des Africaines, la liberté des moeurs traditionnelles, ou encore la chaleur lascive du climat, que sais-je... Je n'ai jamais entendu personne, même gros, vieux, laid et chauve, se demander si la magifique fille de 20 ans au regard étincelant et au corps de liane, juchée sur des talons aiguille de 20 centimètres, qui sort avec lui,  l'apprécie vraiment, si elle le supporte seulement, ou si même il ne la dégoûterait pas un peu.  

 

Obtenir en les payant les faveurs d'une fille que l'on dégoûte n'est pas franchement glorieux, mais il suffit d'éviter d'en prendre conscience pour continuer à se voir en surmâle, ce qui est par ailleurs essentiel si l'on veut être un "vrai homme" en Afrique où la virilité inquiète a besoin de s'afficher, comme le notait bien Mbembe dans son bouquin sur la postcolonie. A Libreville ou ailleurs, la théorie bien connue du Chic-Chèque-Choc continue donc à règner, avec l'assentiment actif de la quasi-totalité de la société : une dame qui se respecte a besoin d'un fond de roulement minimum de trois hommes : un pour le chic, un pour le chèque, un troisième pour le choc. 

 

 

 

 

 

 

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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 09:02

A Douar puis à Bangui, les soldats français ont, paraît-il, fait une entrée triomphale en Centrafrique. L’intervention française soulève des questions intéressantes (les gens de la Séléka qui vont se faire virer de Centrafrique, ils vont aller où ?) et une certaine inquiètude quant à l’extension de l’instabilité centrafricaine au Tchad, mais pour un Français moyen, il y a toujours une fierté légitime à voir nos glorieux soldats acclamés comme des libérateurs. A Ndjaména, on croise des convois militaires français qui prennent la route du sud ; un char devant, un char derrière, et ce déploiement de forces éveille un sentiment assez trouble un peu revanchard.


L’Histoire retiendra le nom de l’opération, son issue heureuse ou malheureuse, et un nombre de victimes ; mais la réalité elle-même, celle de ce vieux Centrafricain interrogé par des journalistes de France 24 qui se fait enlever en direct devant les cameras par des soudards Séléka et jeté dans la benne d’un pick-up, celle de ce père qui racontait à la radio la mort de sa fillette de onze ans, les visages de réfugiés dans la cour d’une église … les enfants démembrés à coups de machette dans un campement Peul, tout cela fait partie des débris de l’Histoire, la laisse que traîne son flux.


Il n’a à ma connaissance aucun rapport avec l’Afrique, mais cela rappelle un beau texte de Walter Benjamin sur l’Histoire, Angelus Novus. Benjamin y évoque une étrange figure hébraïque, celle de l’Ange qui recueille les débris de l’Histoire pour les présenter à Dieu, mais aussi ces anges éphémères qui ne sortent du néant que pour chanter un seul hymne à Sa gloire avant d’y retourner.  L’Ange nouveau, c’est aussi le nom d’une série d’aquarelles de Klee, dont celle-ci-dessous. Un Ange étrange, lui aussi, avec ses dents pointues, son mufle et son regard qui se détourne.  Benjamin acheta une de ces aquarelles en 1921 et il la contempla longuement avant de la léguer à Scholem lors de son exil.

 

 

« Il existe un tableau de Klee qui s'intitule Angelus Novus. Il représente un ange qui semble avoir dessein de s'éloigner de ce à quoi son regard semble rivé. Ses yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte, ses ailes déployées. Tel est l'aspect que doit avoir nécessairement l'ange de l'histoire. Il a le visage tourné vers le passé. Où paraît devant nous une suite d'événements, il ne voit qu'une seule et unique catastrophe, qui ne cesse d'amonceler ruines sur ruines et les jette à ses pieds. Il voudrait bien s'attarder, réveiller les morts et rassembler les vaincus. Mais du paradis souffle une tempête qui s'est prise dans ses ailes, si forte que l'ange ne peut plus les refermer. Cette tempête le pousse incessamment vers l'avenir auquel il tourne le dos, cependant que jusqu'au ciel devant lui s'accumulent les ruines. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès

 

Walter Benjamin, Thèses sur la philosophie de l'histoire

 

   

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30 novembre 2013 6 30 /11 /novembre /2013 09:10

Tout le monde connaît la citation célèbre de Léopold Sédar Senghor : "L'émotion est nègre, comme la raison est hélléne". Elle a été l'occasion de dire beaucoup de mal de Senghor, accusé de racisme ou peu s'en faut : le nègre serait-il irrationnel ? Et qu'est-ce que c'est que cette définition du Nègre, si ce n'est un fantasme colonial?  .

 

Aujourd'hui, on rappellera tout de même que Senghor, le poéte-président du Sénégal, avait certainement beaucoup de défauts en tant que poéte, mais qu'il a quand même cédé démocratiquement sa place de président à Abdou Diouf.

 

La citation de Senghor a été reprise par un écrivain tchadien dans un beau roman, République à vendre, et le roman a été adapté pour le théatre par Hassane Keiro, un acteur et humoriste. J'ai vu la pièce à l'Institut français du Tchad, c'était très drôle.

 

 

Pallaye et Tchari sont en prison. Pallaye tente d'extorquer de l'argent à Tchari, nouvellement incarcéré, au titre du "droit de place". Tchari fait appel à la mansuétude de Pallaye. Tirade de Pallaye :

 

"Le nègre émotionnel n’existe plus ! La négritude n’a accouché que des monstres cornus, incapables de promouvoir le bien être des citoyens. Sinon, comment expliquer cette prolifération de nos dictateurs invétérés, de violeurs impénitents des droits de l’homme et des détrousseurs incorrigibles du trésor public? On connaît la  chanson. Les nègres sont à la base de la civilisation des pharaons. Les nègres sont ceci, les nègres sont cela, et après ? Les peuples sont comme des individus. Quand un homme ne vit plus que des faits passés, il est déjà un homme mort ! Que l’on arrête une fois pour toute de faire l’âne pour avoir l’avoine!  Le nègre n’est pas émotionnel du tout. Il n’a pas seulement la tête dure comme du béton, mais il aussi un cœur en pierre. Il est le contraire même de l’émotion parce qu’il a de tout temps, à travers l’excision par exemple, pratiqué le pire des génocides émotionnel. (Se retournant vers Tchari) Donne moi mon droit de place! (Pallaye tente d’étrangler Tchari).


Tchari : Mais mon…….. ! Attend j’ai 500frs sur moi monsieur le gouverneur.


Pallaye : Seule l’eau chaude peut faire sortir le pénis du varan."

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16 novembre 2013 6 16 /11 /novembre /2013 08:40

Un prêtre catholique français, le Père Vandenbeustch, a été enlevé dans l'extrême-nord du Cameroun, à la frontière nigeriane, à Nguetchewé, jeudi dernier. Nguétchéwé se trouve à 70 km de N'Djaména, dans la même zone où une famille d'expatriés français a été enlevée l'an passé. L'enlèvement a été commis par une vingtaine d'hommes armés en moto, sans doute des islamistes de Boko Haram ou Ansaru. Il n'y a peut-être aucun rapport, mais, juste la veille, Boko Haram a été classée sur la "liste noire" des organisations terroristes par les Etats-Unis. 

 

Le père Vandenbeustch avait publié, le 10 septembre, sur le blog de sa paroisse d'origine, en France, une belle lettre, très littéraire, dans laquelle il décrivait quelques aspects sa vie de missionnaire au Cameroiun  : "Deuxième année au Cameroun" ( http://paroisse-sceaux.fr/Deuxieme-annee-a-Nguetchewe )

 .

 

 "Le « monde » s’éloigne un peu. Du moins celui qui était le mien et le vôtre. Il s’éloigne par la largeur des paysages si différents de ceux des Hauts de Seine, mais surtout par le style de vie des habitants. Aujourd’hui encore, je mesure avec toujours plus d’étonnement, comment le climat, les conditions de vie modèlent la culture, le langage et donc la façon de penser et de vivre..."

 

Il y a aussi de l'humour, un humour assez gras comme je l'aime :

 

"Dés que je regarde les traductions de l’Evangile en Maffa je voyage beaucoup plus loin, et je dois chercher la façon dont eux-mêmes comprennent pour trouver des images qui parlent. Ainsi le mot prier « Tsiy ray » veut dire littéralement « frapper les mains », car on frappe légèrement dans ses mains lors des cultes traditionnels. Le mot souffrance « saw ziy », veut dire… « manger sa merde », c’est imagé n’est-ce pas !!! Je vous laisse deviner la traduction du credo, « Jésus a souffert sous Ponce Pilate »."

 

Le père fait également état de la théorie dite de la "base arrière" : accueillir des terroristes sans les inquièter permet d'éviter les problèmes en les incitant à rester tranquilles, s'ils veulent continuer à bénéficier d'une base arrière. Malheureusement, dans le cas du père, ça n'a pas marché :

 

 "Les combats contre la secte islamiste font rage juste à côté. Il y a quinze jours nous entendions de chez moi les bombardements. Pendant trois jours l’armée du Nigeria a bombardé des refuges de Boko Haram. Mais cela fait des mois, voir plusieurs années que les autorités ont en fait perdues le contrôle de ces zones. Les réfugiés sont majoritairement chrétiens, là-bas dans beaucoup de localités c’est la conversion à l’Islam, la mort, ou le départ. Plusieurs catéchistes du pays voisins que nous connaissions ont été tués. Mais rassurez-vous la sécurité ici est bonne, car le Cameroun sert de refuge aux islamistes pourchassés, cela fait longtemps qu’ils ont installé des amis et des caches, et mis à part l’enlèvement de la famille française en février, ils n’ont pas de revendications et de « combats » à mener ici, du moins pour l’instant. Cette base arrière leur est précieuse !"

 

Le père transpire, il a aussi sa petite crise de palu. Tout cela est très vivant, on s'y croirait.

 

"Entre mars et juin nous avons eu une bonne saison sèche ! Pas plus chaude que l’année dernière, mais plus longue d’un mois. Je me passe bien de la "clim" et du "ventilo" faute d’électricité, le problème c’est d’être suant de jour comme de nuit. Pour être précis avec ce mois de plus la sueur commençait à attaquer légèrement la peau, mais c’est passé. Ce qui me fait rire ce sont les Camerounais du sud ou ceux des villes, qui meurent de chaud ici, juste pour quelques degrés en plus !"

 

Il y a aussi quelques petites fautes d'orthographe, mais qui n'en fait jamais ? 

 

"Depuis mon dernier message j’ai eu ma première crise de paludisme : Tout a commencé par un petit mal de tête le dimanche matin, puis à partir de 13h s’était l’extinction des feux progressive mais rapide, je me suis senti de plus en plus mou et fatigué. J’ai du aller à l’autre bout du village voir une famille de paroissiens, pour revenir c’est comme si je venais de faire 40 km. Rien de douloureux, mais j’avais la tête toute embrouillée incapable de comprendre ce qui se passait. De 17h à 20h j’étais chez moi scotché à un fauteuil sans rien faire, incapable de faire ou de vouloir faire le moindre geste. Comme la plupart des morts du palu que j’avais vu, l’ont été par anémie, j’ai eu un éclair de lucidité pour prendre mes médocs. Le lendemain au centre de santé j’ai eu la confirmation que j’avais un bon taux de parasites dans le sang. Avec le traitement pendant 4 jours ça va. J’ai juste repris un peu vite, du coup j’ai repris un coup de mou. "

 

Il y a des notations très fines, on se souvient que Labou Tansi parlait de "civilisation du silence" pour désigner cette Afrique centrale qui paraît pourtant tellement bruyante : 

 

 "Je commence à devenir plus familier, à comprendre leur façon de vivre et de s’exprimer. Bien que même entre eux la communication soit un peu frustre. On parle peu entre frères et sœurs, entre parents et enfants, entre époux et épouses, c’est surtout avec les amis que l’on parle. Quand je dis que l’on parle peu, c’est peu dire, car bien souvent on ne dit rien et on ne sait rien de ses enfants ou de ses frères et sœurs. Je lis aussi un peu sur l’histoire de l’Afrique, grand continent sur lequel finalement je ne savais rien. Et j’y gagne beaucoup, un de ces jours vous devriez en faire autant ?! "

 

On en fera autant. La fin de la lettre est prémonitoire :


"En relisant ce mot d’information, je trouve que tout cela est bien décousue, mais il est temps de l’envoyé tel quel. Il faudrait que je vous écrive la prochaine fois sur l’Islam ici, son histoire et son potentiel de tensions pour demain dans notre région."

 

Le "monde" s'éloigne, disait le prêtre, "par la largeur des paysages". Il ne s'agissait pas de ce sentiment "eurocentré" fréquent chez l'expatrié qui a l'impression en Afrique de vivre loin de tout, loin du monde, lorsqu'il s'éloigne de l'Europe,  sentiment un peu méprisant, comme si le coeur du monde battait en Europe. 

 

Il ne s'agissait pas non plus de la condamnation traditionnelle du "monde" et de ses tentations par le Christianisme, qui faisait du Diable le "Prince de ce monde" et invitait à y renoncer. Le missionnaire s'intéresse au monde, aux hommes qu'il côtoie, à leurs traditions et à leurs problèmes. La phrase du missionnaire était loin de tout stéréotype, elle reposait en réalité sur l'observation du paysage : le "monde" s'éloigne par un effet de l'agrandissement des paysages, ces beaux paysages du Nord Cameroun et du Sahel qui sont très ouverts, on y voit loin dans un air lumineux, et on y vit dans un monde plus étendu. Ecrire ainsi montre bien quel était l'état d'esprit du Père Vandenbeustch, modeste et l'oeil grand ouvert.

 

Aujourd'hui, le monde s'est encore éloigné du Père Vandenbeustch, cette fois c'est l'enfermement probable dans les cases de Boko Haram qui en est la cause. C'est une nouvelle expérience que pourra peut-être raconter le Père dans une nouvelle lettre lorsqu'il en reviendra.

 

 

 

 

 

 

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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 15:15

En Afrique et particulièrement au Tchad, la mort est omniprésente. Un collègue tchadien montre un visage tout chiffonné parce que le patron lui a demandé une attestation de décès pour aller participer aux funérailles d'un frère à Moundou dans le Sud. Pas un frère au sens occidental, ni même un proche très proche, juste un parent plus ou moins éloigné : peut-être simplement un vieux de son village. Mais le collègue ne comprend pas qu'on puisse lui demander une chose pareille. Une attestation de décès ! Pourquoi pas lui demander de ramener un doigt du cadavre ? Profondément vexé, il préfère prendre deux jours de congé sans solde.

 

Les funérailles envahissent l'espace public. On transporte les cercueils en convoi, toute la circulation est bloquée, de pleins pick-up de femmes font retentir leurs youyous désespérés. Vous avez beaucoup de peine ? demandera innocemment le Blanc. Vous êtiez très attaché au défunt ? Pas du tout. Un quart d'heure avant, les mêmes femmes riaient ou bavardaient comme si de rien n'était ; mais ce sont les morts qui sont très attachés aux vivants. Certains font preuve d'une mauvaise volonté excessive et refuser d'aller dans leur tombe tout seuls. Il faut les tromper, surtout lorsque l'on est une faible femme, les rassurer à force de cris déchirants pour qu'ils accepr tent de partir de bonne grâce. Dans certrains cas, on couvre le tombeau d'épines pour empêcher le retour du mort

 

Ce sont les morts qui envahissent les vivants, remarquait Jaulin dans la mort sara, une étude ethnologique sur la mort chez les Saras au sud du Tchad. Les noms portent la marque de cette omniprésence : mon fils, Bernard, s'appelle ainsi "voilà celui qui va m'enterrer", en langue sar, m'explique-t-il. La conscience de la mort sature l'espace mental sara, depuis l'initiation des jeunes, qui signifie leur première mort, jusqu'à la mort réelle. La mort n'est jamais naturelle, elle est toujours anormale et douteuse. La cyrrhose d'un alcoolique qui macère dans le vin depuis son plus jeune âge entraînera systèmatiquement des soupçons sur son entourage : c'est comment ! on l'a assassiné, il a dû être ensorcelé, qui est le sorcier ? C'est probablement sa veuve, la pauvre, qui sera soupçonnée du crime. La veuve est toujours l'objet des soupçons les plus agressifs. Si on pouvait, on l'enterrerait bien  vivante sous le cadavre.  

 

En cette période de fête des morts, il est de bon ton en Europe d'aller poser des chrysanthèmes sur nos tombes, comme on dit. Mais on ne se représente plus vraiment ce que peut représenter la proximité de la mort lorsque la vie est si fragile.

 

"Les morts ne sont pas morts,

Ils sont dans la forêt..."

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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 06:40

Airtel est un gros réseau de téléphonie mobile, présent au Tchad et dans de nombreux pays d'Afrique. Les communications ne sont pas très chères, mais le réseau est mauvais, en tout cas au Tchad. J'ai essayé de prendre un accès internet sur mon téléphone, que j'ai quand même payé 30 euros après avoir attendu une bonne demi-heure dans la boutique ; ça n'a jamais marché, "aucune connexion réseau". Autant dire que j'ai maudit publiquement airtel pendant un moment.

 

Airtel a une politique commerciale assez agressive, fait beaucoup de pub, organise des jeux concours annoncés à grands coups d'affiches rouges dans les établissements scolaires ; ce qui énerve le plus, ce sont les SMS dont sont innondés les malheureux clients. Je connais des gens qui éteignent leur téléphone portable pour ne plus recevoir de pubs Airtel, genre "Yalllaaah, tu n'as pas encore envoyé ton numero au 108 pour gagner UN MILLION, ou alors "Bravo, tu as déja consommé 560 francs, consomme encore 2900 francs aujourd'hui et tu gagneras un bonus de 150 francs... Bref. Moi qui n'ai pas beaucoup d'amis, recevoir un SMS est un évenement, alors lorsque j'en reçois un, constater qu'il s'agit d'une pub est insupportablement décevant.

 

Mais il sera beaucoup pardonné à Airtel, parce que c'est l'entreprise de Mo Ibrahim, un Anglo-Soudanais qui grace aux milliards que lui a rapporté l'entreprise (c'est fou, comme les Africains adorent leur téléphone portable), a créé une fondation qui décerne chaque année un Prix de la bonne gouvernance en Afrique et publie également un indice de la gouvernance africaine. (www.moibrahimfoundation.org/iiag/)

 

Je n'aime pas tellement le thème de la "gouvernance", qui a remplacé dans le vocabulaire contemporain le thème classique en philosophie politique du "bon gouvernement", en sous-entendant que le politique devrait être subordonnée aux normes du "management" privé d'où viennent les thèmes de la "gouvernance", du "leadership" et autres foutaises dont nos journalistes politiques ont la bouche pleine, comme si l'on gouvernait un Etat comme on dirige une entreprise. Mais au fond, il faut bien reconnaître que quand on a tout dit de la structure de l'Etat et des différentes sortes de gouvernements, ce qui reste c'est le "bien commun", et c'est en fait ce "bien commun" que mesure oncle Mo Ibrahim avec son indice de la "bonne gouvernance" africaine.

 

L'indice Ibrahim de la gouvernance africaine 2013 vient de sortir. 52 Etats africains y sont classés selon 4 groupes d'indices, "sécurité et souveraineté du droit, participation et droits de l'homme, opportunité économique durable et développement humain." Dans chacun de ces indices, de nombreux sous-indicateurs permettent d'évaluer les résultats d'un Etat dans le détail. Les sources étudiées par la fondation sont paraît-il fiables, en tout cas ce qui parle en faveur de la crédibilité de l'indice Mo Ibrahim, c'est qu'il déplore lui-même le "manque de données en Afrique".

 

Cette année, quelque nouveautés apparaissent, comme le Liberia, qui, après avoir connu une période très difficile dans les années 90, semble renaître. En tête dans de nombreux domaines, le Liberia devient un Etat modèle en Afrique. Comme d'habitude, ce sont de petits pays et des îles qui sont les mieux classés (Maurice, 1er, Botswana, 2e, Cap Vert 3e, Seychelles 4e... Enfin, et je le dis à contre-coeur, les pays anglophones sont souvent mieux classés que les francophones (Afrique du sud, 5e, Botswana, Namibie 6e, Ghana, 7e) ... Comme d'habitude, les derniers sont, après la Somalie et l'Erythrée, hors catégorie, la République démocratique du Congo (51e! Un des pays les plus riches du monde en ressources naturelles !)) la RCA (49e) et le Tchad (48e). En développement humain, le Tchad est 50e, derrière il n'y a que l'Erythrée et la Somalie. On mesure le développement humain en termes d'éducation, de santé et de "bien-être". Mais peut-on mesurer le "bien-être" d'un peuple et qu'a-t-il à voir avec la "gouvernance"? Oui, on peut et c'est peut-être le coeur de la "bonne gouvernance", le "bien public" selon oncle Mo. Le "bien-être" ou "welfare", c'est en effet la protection sociale, l'exclusion sociale, les services sociaux, l'égalité de l'utilisation des ressources publiques, l'accès à l'eau, l'assainissement, la politique environnementale...  soit ce qui définit in fine l'utilité concrète de l'Etat pour le peuple.

 

Le développement humain. Education, santé, bien-être.

 

 

 

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26 octobre 2013 6 26 /10 /octobre /2013 10:21

On oublie souvent que l'Afrique connaît une vieille tradition de métallurgie. Dans chaque village, il y avait des forgerons qui travaillaient le fer et le cuivre. A N'Djaména, on peut encore en voir. J'en ai croisés sur un marché, à Farcha, au nord de la ville : assis par terre autour d'un feu de braise, des forgerons attisaient la flamme et martelaient des lames de métal recyclé de vieilles casserolles ou de pièces de moteur. Les forgerons formaient une caste à part, soit méprisée, soit au contraire respectée, mais toujours crainte.

 

En zone de savane, l'armement traditionnel comportait un élément inconnu en Europe : le couteau de jet. De forme extraordinaire, ces longues pièces de métal affûté sont lancées soit pour la guerre, soit pour la chasse ; elles sont efficaces jusqu'à 30 mètres. Mais c'est surtout leur esthétique qui frappe, comme dans ce couteau tchadien Laka. Sa forme évoque celle d'un oiseau. Toutes ses parties sont tranchantes.

 

 

On porte le couteau posé sur l'épaule, souvent les guerriers en portaient une dizaine. Sa taille peut aller jusqu'à 60 centimètres de long.

http://www.vub.ac.be/BIBLIO/nieuwenhuysen/african-art/african-art-collection-currencies.htm

 

La forme de ces couteaux peut montrer une grande fantaisie, comme dans cet exemplaire gabonais (Kota) :

 

 

Ou celui-ci, de Centrafrique :

 

 

http://salon-arme-ancienne.com/collection-arme-uniforme/les-couteaux-de-jet-africains/

 

Ca donne envie de chanter avec Léo Ferré :

"Des armes, des chouettes, des brillantes,
Des qu'il faut nettoyer souvent pour le plaisir
Et qu'il faut caresser comme pour le plaisir
L'autre, celui qui fait rêver les communiantes

Des armes bleues comme la terre,
Des qu'il faut se garder au chaud au fond de l'âme,
Dans les yeux, dans le coeur, dans les bras d'une femme,
Qu'on garde au fond de soi comme on garde un mystère

Des armes au secret des jours,
Sous l'herbe, dans le ciel, et puis dans l'écriture,
Des qui vous font rêver très tard dans les lectures,
Et qui mettent la poésie dans les discours.

Des armes, des armes, des armes,
Et des poètes de service à la gâchette
Pour mettre le feu aux dernières cigarettes
Au bout d'un vers français brillant comme une larme..."

 

http://cweben.free.fr/florilege/ferre-armes/

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